|
BERNE de notre correspondant 14 mai 1941, à la prison. berlinoise de Plötzensee, le bourreau fait son travail : un homme est décapité. Depuis, un lourd silence entoure ce drame dont seule la famille, au loin, garde le souvenir et tente d'obtenir justice. Le supplicié est Suisse, il a vingt cinq ans et, en novembre 1938, il avait suivi pendant quelques jours Hitler à la trace. Il voulait le tuer, le considérant comme « un danger pour l'humanité ». Aujourd'hui, le dossier de Maurice Bavaud refait surface. L'histoire du jeune homme guillotiné est exemplaire des ambiguïtés
helvétiques de Pour d'aucuns, cependant, comme le représentant de la Confédération
à Berlin en ce temps-là, la cause est rapidement entendue. Le ministre en poste, Hans Froelicher, écrit à ses supérieurs : "Eu égard aux intentions abominables du condamné, la légation
doit, bien entendu, observer une certaine réserve." En clair, cela
signifie qu'entre la condamnation et l'exécution, le prisonnier
n'a reçu aucune assistance de ceux qui, en principe, ont pour devoir
de défendre leurs ressortissants à l'étranger. Au
point que des dignitaires nazis eux-mêmes s'en étaient étonnés...
De Berchtesgaden, le 24 octobre, à Munich, le 9 novembre, le pistolet en poche, Maurice Bavaud se retrouve par deux fois à quelques mètres du chancelier, mais jamais assez près pour tirer. A cour d'argent et déçu de ne pas pouvoir passer à l'acte, il décide de quitter l'Allemagne et prend le train pour Paris. Voyageur sans billet, une arme dans ses bagages, il se fait pincer par un contrôleur, et la police le livre à la Gestapo. Probablement sous la torture, il finit par avouer qu'il voulait tuer Hitler. Les parents du jeune homme s'adressent aux autorités de Berne, Peine perdue : on leur enjoint de ne pas ébruiter l'affaire afin « de ne pas compromettre " les efforts entrepris... L'actuel président de la Confédération, Flavio Cotti, a récemment concédé : "Peut-être sommes-nous redevables au souvenir d'hommes comme Maurice Bavaud." Le gouvernement helvétique devrait faire connaître sa position. En attendant, la ville de Neuchâtel a décidé de faire poser, le 14 mai prochain, une plaque commémorative sur la maison natale du Suisse qui avait voulu tuer Hitler. Jean-Claude Buhrer Journal LE MONDE du 22 -23 février 1998 (en première page ) |
Voir aussi || Haut de page | Retour |
Retour | 1e mai | Références | google_ad_client = "ca-pub-4058403489348069"; google_ad_slot = "8607761239"; google_ad_width = 336; google_ad_height = 280; style="font-size:9pt;"> 1993 | 2000 | Histoire | Bavaud | Spiritains | Courrier | Infos | Bougeard | Guadeloupe | Sénégal | Gardin | P. David | P. Favereau | Voyage | Escale |
Amicale des Anciens de Saint Ilan Courriel : amicale-stilan@savourel.com |